Contracter la COVID-19 augmente le risque de diabète de type 1
Les personnes qui ont été diagnostiquées avec la COVID-19 pourraient avoir un risque plus élevé de développer la maladie auto-immune qu’est le diabète de type 1, selon une étude portant sur plus de 27 millions de personnes à travers les États-Unis.
42 % plus susceptibles de développer un diabète de type 1
Les chercheurs ont constaté que les patients qui ont été infectés par le SARS-CoV-2 étaient 42 % plus susceptibles de développer un diabète de type 1 que ceux qui n’ont pas contracté la COVID-19 pendant la période de cette étude.
Le risque est le plus élevé chez les plus jeunes des patients pédiatriques (ceux âgés de moins d’un an avaient un risque accru de 584 %) et élevé chez les patients adultes plus âgés atteints de la COVID-19. Les chercheurs ont également observé des différences selon la race et l’origine ethnique, le risque de diabète de type 1 associé à une infection par la COVID-19 étant plus prononcé chez les Amérindiens/Alaskan Natives (un risque accru de 130 %), les Asiatiques/Insulaires du Pacifique (101 %) et les patients noirs (59 %).
Un risque accru de 126 % de développer une acidocétose
Les scientifiques ont également cherché à savoir si les patients qui souffraient de diabète de type 1 avant de contracter la COVID-19 étaient plus susceptibles de souffrir d’une complication grave et potentiellement mortelle appelée acidocétose diabétique, après avoir été infectés par le virus. Ils ont constaté que les patients qui avaient un diabète de type 1 et qui ont ensuite été infectés avaient un risque accru de 126 % de développer une acidocétose diabétique par rapport à ceux qui n’ont pas été infectés.
Avec d’autres virus, les scientifiques pensent que la manière dont le virus envahit les cellules du pancréas entraîne leur mort spontanée, explique Trenton Honda, professeur clinicien. Et lorsqu’elles meurent, le système immunitaire se mobilise pour détruire ces cellules mortes. L’idée, dit-il, est que cela pourrait favoriser le développement d’une réponse auto-immune à ces cellules – qui pourrait devenir incontrôlable et continuer à attaquer les cellules vitales du pancréas qui produisent l’insuline.
« C’est de cette manière que l’on présume que d’autres virus conduisent au diabète de type 1 », explique Honda. « C’est donc la logique qui sous-tend cette étude ». Cette étude s’est concentrée sur les cas de COVID-19 en l’absence de vaccins. Selon M. Honda, la prochaine grande question est de déterminer si l’immunisation contre le SARS-CoV-2 est liée à un risque accru ou réduit de diabète de type 1.
« Nous sommes la première étude menée sur la population américaine dans un ensemble de données nationales très important, à pouvoir dire que les personnes qui ont été infectées par la COVID-19 semblent avoir un risque plus élevé de développer un diabète de type 1, bien que nous ne soyons pas en mesure de dire que le virus est à l’origine de ce risque accru. Il pourrait s’agir de plusieurs choses », explique-t-il.
Il faudrait faire un essai contrôlé randomisé pour confirmer le lien
Pour établir ce lien de cause à effet, dit Honda, les chercheurs devraient procéder à un essai contrôlé randomisé. Au lieu de cela, l’équipe a examiné les données anonymisées de plus de 27 millions de personnes qui sont entrées en contact avec des soins médicaux hospitaliers à travers les États-Unis de décembre 2019 à la fin de juillet 2021.
Cette recherche a été publiée dans PLOS ONE.
Source : Northeastern University
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