Une lien entre les télomères et le risque de décès par la COVID-19
Une nouvelle étude qui sera présentée cette année au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID) à Lisbonne, au Portugal (23-26 avril), suggère que des télomères plus courts, une caractéristique du vieillissement, peuvent influencer la gravité de la COVID-19 et le risque de mourir de cette maladie, en particulier chez les femmes.
Des télomères plus courts influencent la gravité de la COVID-19
Cette étude a été réalisée par les docteurs Ana Virseda-Berdices, María Ángeles Jiménez-Sousa et Amanda Fernández-Rodríguez de l’Institut de santé Carlos III de Madrid (Espagne) et leurs collègues.
Dans cette étude, les chercheurs ont examiné l’association entre la longueur relative des télomères (RTL) au moment de l’apparition de la maladie et la mortalité due au COVID-19 chez 608 adultes hospitalisés pendant la première vague de la pandémie (de mars à septembre 2020).
Des échantillons de sang ont été prélevés dans les 20 jours suivant le diagnostic ou l’hospitalisation du COVID-19, et une analyse génétique par réaction en chaîne par polymérase (PCR) a été effectuée pour mesurer la longueur des télomères dans les cellules sanguines.
Les chercheurs ont estimé les probabilités de survie et ont utilisé la modélisation pour explorer l’association entre la longueur des télomères et la mortalité, en tenant compte des caractéristiques des patients, notamment l’âge, le sexe, le tabagisme et les comorbidités (maladie rénale chronique, maladie neurologique chronique et néoplasie [cellules de croissance anormale [précancéreuse], tissus dans le corps]).
Des résultats révélateurs
Au total, 533 patients ont survécu (âge moyen 67 ans, 58% d’hommes, 73% de blancs et 24% d’hispaniques) et 75 sont décédés de la COVID-19 (âge moyen de 78 ans, 67% d’hommes, 77% de blancs et 21% d’hispaniques).
Les analyses ont révélé que chez tous les patients, la longueur relative des télomères était significativement associée de manière inverse au décès par la COVID-19 à 30 et 90 jours après la sortie de l’hôpital; ce qui signifie que des télomères plus courts étaient associés à un risque accru de décès, ou que des télomères plus longs étaient associés à un risque réduit de décès.
D’autres analyses stratifiées en fonction de l’âge et du sexe ont révélé qu’un RTL plus long était associé à une réduction de 70 % du risque de décès par la COVID-19 chez toutes les femmes à 30 jours, et à une réduction de 76 % du risque de décès par cette maladie à 90 jours.
Des résultats étonnants chez les femmes
De même, chez les femmes âgées de 65 ans ou plus, un RTL plus long était associé à une réduction de 78 % du risque de décès par la COVID-19 à 30 jours, et de 81 % à 90 jours. Cependant, aucune différence significative n’a été constatée dans la longueur relative des télomères entre les hommes qui ont survécu à la COVID-19 et ceux qui en sont morts.
Source : European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases
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