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L’exposition aux médicaments in utero affecte le cerveau des nourrissons

biologie 22 avril 2022

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Une nouvelle étude démontre que l’exposition in utero aux médicaments antiépileptiques ou antidépresseurs de la mère peut affecter le développement des réseaux cérébraux du nourrisson.

Deux médicaments affectent les réseaux cérébraux

Dans cette étude, de nouvelles méthodes mathématiques ont été développées pour permettre des recherches futures sur la façon dont les médicaments couramment utilisés ou d’autres conditions environnementales affectent le cerveau du nouveau-né.

Les femmes enceintes peuvent avoir besoin d’un traitement pour leurs problèmes de santé, tels que des troubles de l’humeur ou de l’épilepsie. Les effets d’un tel traitement médicamenteux sur les fonctions du réseau cérébral du nouveau-né ont été examinés dans une étude menée au centre BABA, une unité de recherche de l’université d’Helsinki et du nouvel hôpital pour enfants de l’hôpital universitaire HUS d’Helsinki.

Cette étude a utilisé l’électroencéphalographie (EEG) pour mesurer l’activité électrique du cerveau pendant le sommeil, et les propriétés du réseau cortical ont été calculées à l’aide de techniques mathématiques avancées.

« Dans des études antérieures, nous avons montré que les changements de l’activité corticale selon les états de sommeil peuvent fournir des informations importantes sur l’état neurologique des nourrissons », explique Anton Tokariev, chercheur principal.

L’exposition aux deux médicaments entraîne des changements généralisés

Cette étude a démontré que l’exposition aux antiépileptiques et aux antidépresseurs pendant la période fœtale entraîne des changements généralisés dans les réseaux corticaux, et que ces effets peuvent être spécifiques au type d’exposition au médicament.

Dans le cas des antidépresseurs, l’effet était plus prononcé dans les réseaux corticaux locaux. En revanche, l’exposition aux antiépileptiques a eu des effets spécifiques au médicament sur les réseaux étendus du cerveau. Ces deux types de médicaments ont affecté les réseaux cérébraux qui réagissent aux changements des stades du sommeil.

« Ce qui était cliniquement significatif dans ces résultats, c’est que certains résultats EEG étaient liés au développement neuropsychologique ultérieur des enfants. Des changements plus marqués dans les réseaux neuronaux prédisaient une plus grande déviation du développement à l’âge de deux ans », explique Mari Videman, spécialiste en neurologie pédiatrique à l’hôpital universitaire HUS d’Helsinki.

Un nouvel éclairage sur le développement précoce du cerveau

Ces études offrent une toute nouvelle façon d’évaluer les effets des agents pharmaceutiques sur le développement des fonctions cérébrales de l’enfant. Ces études pourraient aller bien au-delà du traitement médicamenteux de la mère et inclure également la nutrition et la condition physique générale de la mère, ainsi qu’une myriade d’autres facteurs environnementaux », résume M. Vanhatalo.

Cette recherche a été publiée dans Frontiers in Neuroscience

Source : University of Helsinki
Crédit photo : Pixabay