Le « nez électronique » peut détecter un bon whisky
Alors qu’un amateur de whisky peut être capable de distinguer le bon grain de l’ivraie par la seule odeur, la plupart des amateurs se fient à l’étiquette, noire ou non. Le whisky est l’une des boissons alcoolisées les plus populaires au monde, et comme certaines marques haut de gamme atteignent des prix à cinq ou six chiffres, c’est aussi une cible de choix pour les fraudeurs.
Un nez électronique
Pour lutter contre ce phénomène, des chercheurs ont mis au point un nez électronique (e-nose) capable de distinguer les différentes marques, origines et styles en « reniflant » cette liqueur.
Ce projet a été dirigé par le professeur associé Steven Su et les doctorants Wentian Zhang et Taoping Liu de l’Université de technologie de Sydney (UTS), en collaboration avec les chimistes Shari Forbes et Maiken Ueland.
« Jusqu’à présent, pour détecter les différences entre les whiskies, il fallait soit un connaisseur de whisky expérimenté, qui pouvait toujours se tromper, soit une analyse chimique complexe et longue à effectuée par des scientifiques en laboratoire », a déclaré le professeur associé Su.
« Par conséquent, une évaluation rapide, facile à utiliser et en temps réel du whisky pour en identifier la qualité et découvrir toute falsification ou fraude pourrait être très bénéfique pour les grossistes et les acheteurs haut de gamme », a-t-il ajouté.
Il peut identifier les différences en moins de quatre minutes avec une grande précision
L’équipe a utilisé un nouveau prototype de nez électronique (appelé e-nose), mis au point à l’UTS, pour identifier les différences entre six whiskies par leur nom de marque, leur région et leur style en moins de quatre minutes.
Pour tester ce nez électronique, les chercheurs ont utilisé des échantillons de trois malts mélangés et de trois whiskies single malt, dont le whisky Johnnie Walker red et black label, Ardberg, Chivas Regal et un whisky Macallan de 12 ans d’âge.
Cette étude montre que ce nez électronique a atteint une précision de 100 % pour la détection de la région, de 96,15 % pour le nom de la marque et de 92,31 % pour le style.
Il utilise huit capteurs
Le e-nose est conçu pour imiter le système olfactif humain, en utilisant huit capteurs de gaz pour détecter les odeurs dans une fiole de whisky. Le réseau de capteurs génère une matrice de signaux unique en fonction des différentes molécules odorantes avec lesquelles il entre en contact.
Il envoie ensuite les données à un ordinateur pour les analyser, avec un algorithme d’apprentissage automatique entraîné à reconnaître les caractéristiques du whisky.
Les chercheurs ont confirmé les résultats du e-nose en utilisant des tests de laboratoire de pointe sur les échantillons de whisky : la spectrométrie de masse à temps de vol couplée à la chromatographie en phase gazeuse bidimensionnelle, qui a donné des résultats similaires.
Pour détecter des maladies
Cette technologie a des applications non seulement dans l’industrie de l’alcool, avec des boissons comme le vin et le cognac ainsi que le whisky, mais aussi pour d’autres produits sujets à la contrefaçon, comme les parfums haut de gamme.
La technologie du nez électronique a également été utilisée pour détecter les parties d’animaux illégaux vendues sur le marché noir, comme les cornes de rhinocéros noir, et présente un grand potentiel pour les applications sanitaires et la détection des maladies.
Cette recherche a été publiée dans IEEE Sensors Journal.
Source : University of Technology, Sydney
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