Traiter l’hypertension artérielle en brûlant les nerfs près des reins
Depuis des décennies, on sait que les nerfs des reins régulent la pression artérielle. La dénervation rénale consiste à insérer un cathéter dans l’artère fémorale de la cuisse pour accéder aux artères qui alimentent les reins. L’application d’impulsions d’ondes radio brûle les nerfs dans les parois des artères, réduisant ainsi leur activité.
Appliquer des impulsions d’ondes radio
Cette technique s’est révélée prometteuse pour le traitement de l’hypertension artérielle, mais on manque de données sur sa sécurité et son efficacité à long terme. Pour en savoir plus, Felix Mahfoud, de l’université de la Sarre à Saarbrücken, en Allemagne, et ses collègues ont examiné 80 personnes souffrant d’hypertension artérielle, malgré la prise de médicaments antihypertenseurs. Trente-huit des participants ont subi une dénervation rénale et 42 ont subi une procédure fictive, faisant office de groupe témoin.
Au début de cette étude, la pression systolique de tous les participants – la force avec laquelle le cœur pompe le sang dans le corps – était comprise entre 150 millimètres de mercure (mmHg) et 180 mmHg. Toute valeur supérieure à 140 mmHg est généralement considérée comme élevée. Leur pression diastolique était d’au moins 90 mmHg, soit la limite supérieure d’une valeur saine.
Des résultats relativement significatifs
Trois ans après l’intervention, la pression artérielle systolique et diastolique des participants à la dénervation rénale était inférieure de 10 mmHg et de 5,9 mmHg, respectivement, à celle des participants du groupe fictif. La plupart des participants ont continué à prendre des médicaments hypotenseurs tout au long de cette étude. Aucun problème de sécurité n’a été lié à la dénervation rénale au cours des trois années.
Le fonctionnement exact de la dénervation rénale n’est pas bien compris. Mahfoud et son équipe suggèrent que le choc subi par le système nerveux peut reconfigurer les vaisseaux sanguins du corps ou affecter les systèmes hormonaux dans les reins qui contrôlent la pression artérielle. L’hypertension artérielle augmente le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, entre autres.
En ce qui concerne la réduction systolique en particulier, l’équipe a décrit le résultat comme « cliniquement significatif et supposé être associé à des taux plus faibles d’événements cardiovasculaires ».
Uniquement pour les personnes qui résistent aux médicaments
Cependant, tout le monde n’est pas entièrement convaincu du potentiel de la dénervation rénale en clinique. « Les chiffres sont assez faibles dans cet article, mais il semble que la dénervation rénale ait davantage réduit la pression artérielle que le contrôle fictif », déclare Tony Heagerty de l’Université de Manchester, au Royaume-Uni.
Selon Tony Heagerty, la dénervation rénale ne s’adressera probablement qu’aux personnes qui résistent aux médicaments, car il s’agit d’une procédure coûteuse alors que les médicaments génériques sont relativement bon marché.
Cette recherche a été publiée dans The Lancet.
Source : New Scientist
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