Un hydrogel brûlant les graisses combat l’obésité
Des scientifiques de NTU ont mis au point une nouvelle approche thérapeutique de l’obésité et des troubles métaboliques connexes. Lors d’expériences en laboratoire, ils ont démontré une réduction significative de la masse graisseuse et du poids corporel, ainsi qu’une amélioration des marqueurs sanguins qui accompagnent ces troubles.
Un hydrogel injectable contre l’obésité
Mise au point par une équipe de l’école d’ingénierie chimique et biomédicale (SCBE) de NTU, leur méthode commence par l’injection d’un hydrogel spécialement développé à l’aide d’une aiguille à insuline, dans un dépôt de graisse directement sous la peau. Une lumière du proche infrarouge est ensuite projetée sur le site de l’injection pendant cinq minutes, plusieurs fois par jour, pendant quelques jours, activant ainsi la capacité de l’hydrogel à brûler les graisses.
Grâce à des expériences sur des souris, les scientifiques ont montré que celles qui étaient soumises à un régime riche en graisses qui ont reçu ce traitement étaient plus légères en matière de masse corporelle après deux semaines, par rapport aux souris obèses du groupe qui n’a pas reçu ce traitement.
Les souris traitées avaient également 40 % de graisse sous-cutanée (directement sous la peau) et 54 % de graisse viscérale (enveloppant les organes internes dans les profondeurs du corps) en moins, et présentaient des taux de cholestérol et de résistance à l’insuline plus faibles, ce qui indique le potentiel de ce traitement à réduire le risque de troubles métaboliques.
Une alternative aux procédures standards
Les scientifiques pensent que leur innovation pourrait un jour devenir une alternative aux procédures coûteuses de réduction des graisses qui ne ciblent que la graisse sous-cutanée, et aux médicaments contre l’obésité approuvés par la FDA qui s’accompagnent souvent d’effets secondaires.
Chen Peng, professeur de bio-ingénierie au NTU, qui a dirigé cette étude, a expliqué : « tous les médicaments contre l’obésité approuvés par la FDA agissent indirectement sur le cerveau pour supprimer l’appétit ou sur le système digestif pour réduire l’absorption des graisses. La plupart d’entre eux ont été retirés du marché en raison de leurs graves effets secondaires. »
« Les procédures réalisées en clinique pour éliminer la graisse dans des zones ciblées se sont révélées efficaces, mais elles comportent des risques et un coût élevé, et n’améliorent pas le métabolisme du corps. En revanche, notre approche thérapeutique se concentre sur le remodelage du tissu adipeux blanc, qui est la racine du mal. »
L’approche thérapeutique inhibe le développement de l’obésité
Pour étudier les effets anti-obésité de leur approche thérapeutique, les scientifiques de la NTU ont soumis des souris obèses présentant des signes de maladies métaboliques à un régime de traitement de deux semaines. L’hydrogel a d’abord été injecté dans la graisse sous-cutanée, puis une lumière du proche infrarouge a été projetée sur le site d’injection pendant cinq minutes pendant trois jours, suivis de quatre jours de repos. Cette opération a été répétée pendant une autre semaine.
Au cours de ces deux semaines, le poids corporel des souris obèses sans traitement a augmenté de 9,5 %. Cette augmentation contraste avec la baisse de 5,5 % du poids corporel des souris qui ont suivi ce traitement. Chez les souris traitées, l’équipe a également constaté une réduction de 40 % de la graisse sous-cutanée et de 54 % de la graisse viscérale. L’approche thérapeutique mise au point par la NTU a également entraîné une réduction de 54 % du cholestérol et de 65 % de la résistance à l’insuline associée à l’obésité.
Le professeur Chen a déclaré : « sans l’ajout du mirabegron, approuvé par la FDA, dans notre hydrogel injectable, notre approche thérapeutique montrait déjà une remarquable réduction des graisses, les souris obèses perdant 27 % de graisse sous-cutanée et 44 % de graisse viscérale. »
Cette approche pourrait traiter le diabète
« Mais nous avons constaté que l’ajout du médicament contribuait à supprimer la résistance à l’insuline et à ramener l’insuline à des niveaux normaux. Cela signifie que notre approche pourrait potentiellement être utilisée pour traiter d’autres maladies métaboliques associées à l’obésité, comme le diabète. »
L’équipe de la NTU cherche maintenant à collaborer avec des partenaires pour mener des essais cliniques sur des sujets humains afin de tester leur approche thérapeutique de l’obésité.
Cette recherche a été publiée dans ACS Nano.
Source : Nanyang Technological University
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