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Des percées d’infections suscitent de fortes réactions d’anticorps

biologie 24 janvier 2022

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Une étude récente a examiné la force, la durabilité et l’ampleur des réponses en anticorps neutralisants générées par les percées d’infections chez les personnes vaccinées contre le SRAS-CoV2.

Les percées d’infections

Les variantes Delta et Omicron du coronavirus présentent des caractéristiques préoccupantes, notamment une transmissibilité et une évasion immunitaire accrues, même chez les personnes non immunologiquement naïves, par rapport au coronavirus pandémique ancestral.

Ces caractéristiques, ainsi que la diminution de l’immunité conférée par les vaccins, ont conduit à des percées d’infections chez des personnes vaccinées. Dans la plupart des cas, les personnes en bonne santé qui sont vaccinées contre le SARS-CoV-2 ne présentent pas de symptômes graves si elles finissent par contracter le virus.

Les chercheurs ont voulu comprendre l’effet de l’infection par le virus après la vaccination sur les anticorps neutralisants, et voir dans quelle mesure ces réponses sont durables et étendues. Ils espèrent que l’avancement de ces connaissances permettra d’orienter les politiques de vaccination et les stratégies d’atténuation des pandémies.

Des résultats étonnants

Parmi les sujets de cette étude, ceux qui avaient suivi un protocole de trois vaccinations, ceux qui avaient été vaccinés après s’être rétablis du COVID-19 et ceux qui avaient contracté une percée d’infection après la vaccination ont présenté des réponses en anticorps neutralisants presque comparables, en matière d’ampleur et de portée.

Leurs réactions de fixation sérique et de neutralisation des anticorps à la protéine S des variants actuels du coronavirus pandémique étaient beaucoup plus puissantes et durables que celles générées par les personnes qui n’avaient reçu que deux doses du vaccin contre le COVID-19 ou qui avaient eu une infection antérieure non suivie d’une vaccination.

Cette observation suggère que le nombre accru d’expositions aux antigènes du SARS-CoV-2, que ce soit par le biais d’une infection et d’une vaccination ou d’une triple vaccination, a amélioré la qualité des réponses anticorps.

Vérifier la neutralisation du variant Omicron

Les chercheurs ont également examiné l’étendue des anticorps produits. Ils ont étudié la neutralisation du variant Omicron du SARS-CoV-2, actuellement responsable de la majorité des cas aux États-Unis et dans plusieurs pays.

Leurs résultats ont montré que les individus stimulés (ou ceux qui ont un mélange d’infection et de double vaccination) ont des anticorps neutralisants à des niveaux similaires à ceux des sujets vaccinés deux fois contre la souche ancestrale originale.

Cela laisse supposer qu’il y a une grande évasion immunitaire, mais que les rappels des vaccins peuvent aider à combler le déficit d’anticorps neutralisants causé par Omicron.

En dehors de la famille du SARS-CoV-2, on observe un schéma similaire, où des expositions répétées et multiples améliorent la réponse des anticorps neutralisants au SARS-CoV, par ailleurs plus faible. Enfin, les auteurs n’ont pas constaté d’amélioration de la liaison des anticorps aux protéines S des coronavirus responsables du rhume, comme OC43 ou HKU1.

La mise au point de vaccins plus larges

Cela semble indiquer que l’exposition répétée au SARS-CoV-2 n’améliore pas la réactivité des anticorps aux coronavirus plus divergents. Ces résultats plaident en faveur de la mise au point de vaccins plus larges contre les sarbecovirus ou les coronavirus afin de se préparer à l’éventualité d’un futur débordement.

Les résultats de cette recherche sont publiés dans Cell.

Source : University of Washington School of Medicine
Crédit photo : StockPhotoSecrets