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Identification de biomarqueurs liés au risque d’autisme

biologie 06 janvier 2022

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Une vaste étude a permis d’identifier des signatures moléculaires de l’inflammation gestationnelle liées au risque de développer un trouble du spectre autistique (TSA). Ces résultats, qui donnent un aperçu du développement anormal du cerveau, pourraient éventuellement conduire à un test de dépistage des TSA à la naissance.

L’inflammation gestationnelle

Cette nouvelle recherche s’aligne sur les preuves croissantes que le risque de TSA est accru par l’exposition du fœtus à l’inflammation. Dans des études antérieures, les chercheurs ont établi un lien entre le risque de TSA et l’exposition prénatale à la fièvre maternelle, ainsi qu’à l’infection par la grippe et l’infection par le virus de l’herpès de type 2 – deux des nombreux déclencheurs potentiels de l’inflammation maternelle et des TSA.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé la présence de 60 marqueurs moléculaires de la réponse immunitaire, dont des cytokines et des facteurs de croissance. Des échantillons de sang ont été prélevés pendant la grossesse (échantillon de sang maternel à la mi-gestation) et à la naissance (sang du cordon ombilical) de 957 enfants, dont environ la moitié ont été diagnostiqués plus tard comme atteints de TSA.

Cette étude a établi un lien entre le risque de TSA et des groupements de molécules liées à l’inflammation, des groupements différents étant observés chez les garçons et les filles. Parmi les molécules les plus prédictives figuraient les interleukines comme l’IL1RA et l’IL4.

Quatre molécules impliquées dans le développement du cerveau du fœtus

Quatre molécules censées être impliquées dans le développement du cerveau du fœtus étaient également liées au risque de TSA chez les deux sexes : TNFα, Serpin E1, VCAM1 et IL1β. Les biomarqueurs recueillis à la naissance n’étaient que légèrement moins prédictifs que ceux recueillis pendant la grossesse.

« Nos recherches suggèrent une période de vulnérabilité pendant la gestation, lorsque l’inflammation peut interférer avec le développement du système nerveux central », explique le premier auteur, Xiaoyu (Jason) Che, professeur adjoint de biostatistique.

« Nous avons trouvé des signatures immunitaires dans les échantillons de sang des mères au milieu de la grossesse et dans le sang du cordon ombilical des enfants diagnostiqués ultérieurement comme autistes, qui sont en corrélation avec les réponses aux infections et avec des molécules importantes pour le développement du cerveau et de son approvisionnement en sang », explique le co-premier auteur de cette étude, Mady Hornig, professeur associé d’épidémiologie.

« Ce travail illustre le pouvoir unique des cohortes prospectives pour élucider les racines de cette maladie », déclare l’auteur correspondant, Ezra Susser, professeur d’épidémiologie et de psychiatrie.

L’aboutissement de 20 ans de collecte et d’analyse de données et d’échantillon

« Cet article est l’aboutissement de plus de 20 ans de collecte et d’analyse de données et d’échantillons en collaboration avec nos collègues de l’Institut norvégien de santé publique. Nos futures recherches se concentreront sur la découverte des déclencheurs de l’inflammation et des liens entre ces déclencheurs et la susceptibilité génétique », a déclaré W. Ian Lipkin, professeur d’épidémiologie et professeur de neurologie et de pathologie.

Cette recherche a été publiée dans Molecular Psychiatry.

Source : Columbia University’s Mailman School of Public Health
Crédit photo : Depositphotos