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Les voyageurs et la résistance aux antibiotiques

Société 07 juin 2021

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Les Néerlandais qui voyagent à l’étranger contribuent sans le savoir à l’augmentation de la résistance aux antibiotiques en absorbant des bactéries intestinales contenant des gènes de la résistance aux médicaments pendant leur séjour à l’étranger, puis en rentrant chez eux. Il en va probablement de même pour les voyageurs qui se rendent dans des pays où la prévalence des bactéries résistantes est élevée.

Des gènes de la résistance aux médicaments

John Penders, de l’université de Maastricht, aux Pays-Bas, et ses collègues ont effectué des prélèvements fécaux sur 190 voyageurs néerlandais avant et après des voyages dans des pays d’Asie du Sud-Est, d’Asie du Sud, d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Est, et ont analysé les bactéries présentes dans ces échantillons.
L’équipe a constaté que ces voyageurs étaient revenus avec des microbiomes intestinaux contenant des bactéries possédant des gènes de la résistance aux antibiotiques beaucoup plus nombreux et variés que lors de leur départ. « Nous savons que la résistance aux antimicrobiens est un problème mondial, mais nous savons aussi que certains pays ont une prévalence beaucoup plus élevée que d’autres », explique M. Penders.
Johan Bengtsson-Palme, de l’université de Göteborg en Suède, a mené une étude similaire, mais de moindre envergure, il y a six ans. « Mon impression était alors qu’il y a quelques gènes de la résistance qui circulent très largement », dit-il. « Cette étude montre que ce problème est plus vaste que cela. Il y a tout un arsenal de la résistance différente que l’on attrape au cours des voyages. »

Les chances de cette propagation

La présence de ces gènes de la résistance ne constitue pas une menace directe pour ces voyageurs tant qu’ils sont en bonne santé. Elle ne devient un problème que s’ils contractent une infection qui devient difficile à traiter, ou s’ils entrent en contact avec des personnes gravement malades et propagent ces gènes à d’autres personnes.
« Plus le microbiome reste longtemps dans cet état, où il a acquis des gènes de la résistance supplémentaires, plus il a de chances de se propager », explique Bram van Bunnik, de l’université d’Édimbourg, au Royaume-Uni.
Cette recherche a été publiée dans Genome medicine.
Source : New Scientist
Crédit photo : Pixabay