Parkinson : des nanoparticules libèrent la dopamine
La maladie de Parkinson (MP) est un trouble neurodégénératif courant causé par la mort des neurones dopaminergiques dans une partie du cerveau (appelée substantia nigra pars compacta), ce qui entraîne un déficit en dopamine (DA), l’un des principaux neurotransmetteurs actifs dans le système nerveux central. Le traitement symptomatique vise à augmenter la concentration de dopamine dans le cerveau.
Administrer la dopamine
Cependant, la dopamine n’est pas administrée directement, car elle est incapable de traverser la barrière hémato-encéphalique, qui empêche certaines substances circulant dans le sang de pénétrer dans le système nerveux. Ainsi, le précurseur de la DA, la lévodopa (L-DOPA) – un acide aminé qui participe à la synthèse de la dopamine – est utilisé, en raison de sa meilleure capacité à traverser cette barrière. Néanmoins, l’administration à long terme et intermittente de ce médicament est associée à d’importantes complications invalidantes, telles que des troubles moteurs et des mouvements musculaires involontaires.
Des nanoparticules synthétiques de type mélanine sont utilisées pour surmonter ces limitations. L’objectif principal de ce travail était d’obtenir une « nano-plateforme » – qui est une nanostructure biocompatible incluant la substance à délivrer – capable d’atteindre le cerveau par une voie non invasive et de générer une libération lente et contrôlée de dopamine.
Un polymère de coordination nanométrique (PCN) sur mesure, caractérisé par l’incorporation réversible de DA comme composant principal, a été testé in vitro et in vivo chez le rat. L’administration intranasale de ces nanoparticules, appelées DA-NCP, a montré une biocompatibilité pertinente, une non-toxicité et une distribution rapide et efficace de la dopamine dans le système nerveux central des animaux (en prévenant la barrière hémato-encéphalique).
Une efficacité de 60 %
Comme le rapportent les chercheurs, cette méthode est efficace pour délivrer la dopamine au cerveau et, par conséquent, pour inverser les symptômes de la maladie de Parkinson. En outre, la méthode de synthèse utilisée est simple, bon marché et présente un rendement satisfaisant (avec une efficacité de chargement de la DA allant jusqu’à 60 %).
Ces résultats font des polymères de coordination à l’échelle nanométrique des candidats prometteurs pour l’administration nasale de médicaments au système nerveux central, et donc pour le traitement symptomatique des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et d’autres troubles neurodégénératifs.
Pour traiter d’autres maladies
Ce type de nano-formulation et de voie d’administration peut également ouvrir la voie au développement d’autres plateformes capables de délivrer une large gamme de médicaments dans le cerveau de manière contrôlée, pour le traitement de diverses maladies du cerveau, telles que les tumeurs cérébrales, la maladie d’Alzheimer et l’épilepsie.
Cette recherche a été publiée dans ASC Nano.
Source : Autonomous University of Barcelona
Crédit photo : StockPhotoSecrets